Une figure autochtone pour les prochains Innus, par Maélie Boisvert

Alors que la protection de la langue ainsi que celle de la culture autochtone sont mises en danger depuis quelques années, nous avons eu l’occasion d’interroger une poétesse autochtone pour en apprendre davantage sur son parcours.

Innu d’origine Ekuanitshit à Mingan, Maya Cousineau Mollen a été élevée dans une famille québécoise choisie par sa mère biologique. Ayant été adoptée très jeune, elle a gardé tout de même contact avec un membre de sa famille biologique pour conserver sa langue d’origine.

Devenue auteure et poète, elle publie plusieurs recueils et livres sur ses origines autochtones. « J’ai été touchée par la poésie par une professeur au secondaire et j’ai beaucoup été influencée par des auteurs québécois. C’est ce qui m’a permis de continuer dans ce domaine », explique Maya. Son premier recueil intitulé Bréviaire du matricule 082 était attendu depuis plus de 20 ans. Il questionne l’identité, la violence faite aux autochtones ainsi que la réappropriation de la langue par la poésie.

Maya Cousineau Mollen a gagné plusieurs prix, dont le prix Voix autochtones dans la catégorie poésie publiée en français, mais elle a dû faire face à beaucoup d’épreuves pour arriver où elle en est présentement. Depuis son plus jeune âge, elle traîne sur ses épaules le fardeau qu’est l’intimidation. Un jour, elle s’est enfin décidée à agir. Lors d’une soirée en discothèque, on lui a refusé l’entrée, car elle était autochtone. « Le monsieur à l’entrée ne voulait pas me laisser passer, il me criait dessus, alors j’ai crié aussi : va chier ! Je suis japonaise!  », se confie Maya.

Durant ses études à l’université Laval, elle fonde l’Association étudiante autochtone qui soutient les membres des Premières Nations et promeut la reconnaissance de la culture et de la langue. Maya Cousineau Mollen continue fièrement de répandre ses origines à travers ses écrits, notamment par son deuxième recueil de poèmes publié ce printemps, Enfants du lichen. Elle souhaite transmettre son savoir à son entourage et aux futures générations de sorte à conserver l’identité autochtone le plus longtemps possible.

« Mon arme pour me défendre, c’est prendre parole sous forme de poésie. »
Maya Cousineau Mollen

Photo par Anna Staub — Travail personnel, CC BY-SA 4.0

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