Fraises sucrées de fin d’été, de Mathilde Beaulieu-Lépine

Les gens heureux n’ont pas d’histoire

Et les premiers baisers à l’intersection des trottoirs et les nuits terminées allongées à regarder les étoiles et les enfants futurs astronautes-princesses-pompières et les marelles à la craie que nous sommes obligés de faire, peu importe notre âge

tu vas me dire que

Les livres qu’on lit, relit et qu’on peut réciter par cœur

les cuillères de crème glacée léchées à l’envers

les têtes reposées sur les épaules des autres

les fleurs séchées pour les garder toute la vie

les amitiés qui perdurent, coûte que coûte

le soleil du printemps

tu vas me dire que

les clichés les insécurités les peurs les pleurs les goûts d’abandonner les envies de tout lâcher les coups de couteau les déceptions

vraiment ?

tu vas me dire que

Son sourire

Juste son sourire

Mais aussi sa présence

ses bagues

son ton

ses couronnes

ses envolées

son soi

veux-tu toujours dire que

les déjeuners au lit

les fêtes d’anniversaire

les pièces de théâtre de fin d’année

les films du temps des fêtes

les pique-niques au parc entre amis

les tabliers couverts de farine

les matchs d’impro

les premières au cinéma

les carnets de notes encore vides

et tu oses dire

les gens heureux n’ont pas d’histoire

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