(Sans titre), de Solène Côté

Parfois le problème est ailleurs, dans l’œil d’une image à revers

Un reflet teinté de pâleur n’offre que trop peu de repères

Il y a de ceux qui aiment se perdre pour seulement mieux se retrouver

Puis, plus rares, ceux qui préfèrent observer leur navire couler

Pour qui il est si facile de s’imposer le compliqué

Et si beau d’être fragile en croyant l’avoir décidé

Pour qui il est plus gratifiant de tout perdre en un rien de temps

Tellement, tellement plus fascinant d’endosser le rôle du tyran

De celui qui n’a pas lieu d’être, et existe par contradiction

Qui occupe une place de maître, même dans un empire en perdition

Bienheureux le dictateur qui ne voit pas venir sa fin

Pour qui jamais il n’y a d’heure qui soit meilleure pour avoir faim

Autre manière de voir la vie qui devient vite malade

Vos réconforts sont mes poisons, et vos douleurs, mes passions

Pourtant j’ai les yeux si grands pour une panse si petite

Une fois mes plaies pansées, je verrai tout en bien plus clair que vous

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