
Smile est un film d’horreur et de mystère sorti en 2022. Il s’agit du premier long métrage du réalisateur et scénariste Parker Finn et il met en scène les acteurs Sosie Bacon, Kyle Gallner, Caitlin Stasey, Jessie T. Usher, Kal Penn, Rob Morgan, Gillian Zinser et Robin Weigert. Originalement, le film possédait un budget de 17 millions de dollars et allait être distribué sur la plateforme de visionnement Paramount+. Cependant, suite à la projection test du film, celui-ci a reçu d’excellentes critiques de la part du public, et les producteurs ont décidé de le distribuer à travers le monde dans les salles de cinéma. C’était une très bonne décision à prendre puisque le film a accumulé plus de 10 fois son budget de base. Personnellement, je n’étais pas très impressionné par la bande-annonce officielle du film. Par contre, après avoir vu l’excellente réception du film, je me suis laissé tenter et je suis allé le voir au cinéma. Mes attentes n’étaient pas grandes et elles n’ont pas été dépassées après mon visionnement.
Avant de donner mon opinion sur le film, en voici un bref résumé : après avoir été témoin d’un événement traumatisant impliquant sa patiente (jouée par Caitlin Stasey), la psychologue Rose Cotter (jouée par Sosie Bacon) devient la nouvelle proie d’une entité maléfique et invisible qui prend la forme des gens de son entourage pour la terroriser. Afin d’échapper à cette menace, Rose tente de découvrir l’origine de ce mal ainsi qu’un moyen de l’éliminer pour de bon.
Selon moi, Smile est un film très médiocre, pour la simple et bonne raison que l’histoire manque d’originalité et que les personnages sont très ennuyeux. En effet, le concept d’une personne attaquée par une entité ou une malédiction et qui tente de s’en débarrasser a souvent été utilisé dans les films d’horreur. Smile utilise aussi ce concept sans y ajouter sa touche personnelle, ce qui le rend difficile à différencier d’autres œuvres telles que The Ring (2002) ou It Follows (2014). D’ailleurs, Smile tire beaucoup d’inspiration de ces deux œuvres afin de créer ses scènes de tension, allant à presque copier des plans de ces autres films. Un exemple qui ne révèle pas trop les éléments de l’intrigue de Smile est un plan unique et très court qui se produit lors d’une discussion entre deux personnages. La conversation est entre-coupée par un simple plan : un drap est retiré afin de révéler la tête très abîmée d’un cadavre dans une morgue. Ce plan ne dure qu’une seconde, mais il est facile de le comparer à une scène similaire qui se produit dans The Ring. Lors de cette scène, deux personnages parlent et la conversation est aussi entrecoupée par un plan : le cadavre d’une jeune fille est découvert dans un placard et sa tête se décroche de son cou. Les deux scènes sont très bien assemblées et servent toutes deux à instaurer la peur et la surprise chez le spectateur. Cependant, leurs caractéristiques communes semblent si évidentes qu’il serait étrange de juger que Smile n’ait tiré aucune inspiration de The Ring. Prendre de l’inspiration d’autres œuvres cinématographiques et vouloir leur rendre hommage n’est pas un problème. En revanche, Smile tire tellement d’inspiration de ces deux films qu’il devient lassant de ne pas voir le réalisateur/scénariste prendre des décisions artistiques personnelles.
En plus de ce manque d’originalité flagrant, les personnages du film sont très ennuyants. Malgré le fait que Sosie Bacon incarne le personnage de Rose Cotter parfaitement, elle n’arrive pas à lui donner un semblant de personnalité et de caractéristiques personnelles. Gillian Zinser qui joue Holly, la sœur du personnage principal, est elle aussi excellente dans le rôle. Cependant, elle n’est pas assez présente du côté narratif pour complètement justifier sa présence dans le film. Sa seule utilité à l’histoire est de tenter de transmettre le message du film aux spectateurs. Le message portant sur les problèmes de santé mentale liés aux traumatismes passés est aussi présenté de façon peu intéressante et avec un manque d’imagination flagrant.
Malgré tout cela, je n’ai pas détesté Smile, et cela, pour quelques raisons. En premier lieu, le jeu d’acteur est excellent et permet de s’immerger dans l’histoire. Deuxièmement, l’aspect « horreur » du film m’a beaucoup affecté et m’a laissé terrifié pour plusieurs jours suivant mon visionnement. Le film est plein de « jump scares », ce qui est un élément beaucoup trop utilisé dans les films d’horreur modernes. En revanche, Smile est parvenu à me surprendre plusieurs fois malgré ma connaissance des films d’horreur et mon habilité à prédire les mécanismes faciles du genre. En plus de cela, le film comporte des scènes prolongées où la tension continue de monter sans arrêt et où aucun « jump scare » n’est nécessaire pour terrifier les spectateurs. Je pense par exemple à une scène du troisième acte où le personnage principal se situe dans une maison délabrée pleine de recoins sombres. L’atmosphère était très intense et je ne cessais jamais de me demander quand j’allais sursauter. La bande-son (et parfois même l’absence de bande-son) aidait beaucoup à faire monter la tension dans chacune de ces scènes. Troisièmement, la direction photo présente parfois de beaux plans qui aident aussi à faire monter la tension de certaines scènes, surtout lors du premier acte. Une des scènes les plus terrifiantes du film est probablement celle de la conversation entre Rose et sa patiente qui prétend être la proie de l’entité maléfique. Toute cette scène utilise les limitations du cadre de la caméra pour pousser les spectateurs à se demander ce qui est véritablement en train de se produire lorsque les événements prennent une tournure plus effrayante. Smile est donc un film médiocre qui apporte peu de nouvelles choses au monde de l’horreur à cause de son manque d’originalité ainsi que l’aspect ennuyeux de ses personnages. Il n’est bon que comme divertissement bon marché avec des amis.
Sourire (V. F. de Smile) 6/10
Film d’horreur de Parker Finn. Avec Sosie Bacon, Kyle Gallner, Caitlin Stasey, Jessie T. Usher, Kal Penn, Rob Morgan, Gillian Zinser et Robin Weigert. États-Unis, 115 minutes. En salle.
31/10/22 – Critique rédigée dans le cadre du cours Analyse filmique (ALC option cinéma)